Home > Famille et Enfants > Enfants > L’expatriation avec un enfant avec besoins spécifiques
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De plus en plus de familles sont aujourd’hui confrontées au choix de l’expatriation.
Ce choix sera forcément plus difficile à faire lorsqu’il y a au sein de la famille un enfant avec des besoins spécifiques.
La tendance de ces familles est généralement de refuser l’expatriation afin de maintenir un équilibre de vie et de ne pas confronter l’enfant a des changements scolaires, linguistiques, thérapeutiques et autres.
Certaines familles tentent pourtant l’aventure et après une préparation minutieuse, jouissent pleinement de quelques années à l’étranger.
Daniel et Laurence font partie de ces couples qui ont décidés de profiter de l’occasion et de vivre une expatriation à New York avec leurs deux enfants (12 et 14 ans aujourd’hui), dont un nécessite des soins particuliers. Ils racontent les diverses étapes, les obstacles et les surprises rencontrés sur le chemin.

Avant de signer le contrat, il est important de connaître les possibilités d’accueil et d’insertion pour l’enfant dans le nouveau pays. Il est souvent difficile d’obtenir des informations fiables à partir de l’étranger sur les options d’accueil et dans certains cas, ces dernières sont officiellement inexistantes. La problématique est traitée au cas par cas, par un directeur d’école, sans cadre ou structure spécialisée compétente. Les parents devront parfois dépenser beaucoup d’énergie pour obtenir ou mettre en place un système d’éducation et d’accompagnement souhaitable pour leur enfant.
Il semble donc important de pouvoir effectuer un voyage de reconnaissance dans le pays avant de prendre une telle décision.

Comme il était impossible pour eux d’obtenir des informations valables à partir de la France, Daniel et Laurence ont décidé de se rendre à New York et de rencontrer des directeurs d’institutions spécialisées et l’équipe du bureau d’éducation spéciale de la circonscription dans laquelle ils souhaitaient s’installer. Munis d’un montage vidéo montrant l’enfant dans ses activités quotidiennes et des divers rapports médicaux, ils ont pu ainsi éviter le stress et la fatigue d’un voyage à leur fils, qui auraient certainement été perturbé pour passer les tests d’évaluation.
Leur surprise fut grande d’apprendre que la loi de l’Etat de New York prévoit l’évaluation et la prise en charge des enfants avec des besoins spécifiques dans un délai précis(de l’ordre de 2 mois maximum). Les détails de cette prise en charge varient en fonction des possibilités financières de la municipalité de la résidence. C’est pourquoi, le choix du lieu de résidence sera probablement encore plus important que pour toute famille expatriée.

Dans l’Etat de New York, chaque enfant scolarisable est évalué par «le bureau d’éducation spéciale» de l’établissement scolaire publique et un organisme extérieur. Il sera alors orienté dans un délai fixé par la loi, vers l’endroit qui correspond le mieux à ses besoins. Par exemple vers une classe normale avec un soutien particulier ou encore vers une classe à effectifs réduits ou jouissant d’un encadrement exceptionnel.
Si le handicap est trop lourd, l’enfant est alors orienté vers un centre adapté.
Les besoins de l’enfant sont régulièrement réévalués par un organisme indépendant et les parents ont toujours la possibilité de faire appel de la décision. Les parents ont une place importante dans l’établissement, ils peuvent participer aux réunions relatives à leur enfant et sont invités à participer à sa vie scolaire.

C’est dans ce cadre aussi que l’enfant a droit à des séances de soins plus spécifiques comme de l’orthophonie, de la kinésithérapie, de l’ergothérapie, etc.
La prise en charge financière de l’éducation de l’enfant avec des besoins spécifiques est entièrement assurée par la municipalité tant que les parents suivent les indications d’orientation. Si ceux ci désirent mettre leur enfant dans un établissement privé de leur choix, il devront assurer le financement de ce dernier.

L’enfant avec des besoins spécifiques a souvent un suivi médical particulier. Des spécialistes doivent être consultés et dans certains pays ces consultations entraînent de lourdes factures. Il faut donc prévoir avec l’employeur de contracter une assurance avant le départ qui couvrira tous les frais.

La préparation de l’enfant au déménagement, se fera comme pour les autres enfants.
Le changement de langue risque d’être une épreuve supplémentaire pour lui et sera parfois un obstacle à une évolution favorable. Pour les enfants souffrant de difficultés de communication verbale, le changement de langue peut se révéler moins pénible, s’ils avaient déjà pour habitude de communiquer avec un langage gestuel. Ils arrivent alors à se débrouiller rapidement pour se faire comprendre.

Daniel raconte que son fils s’est vite senti à l’aise sous les regards bienveillants d’une équipe dynamique. Il a trouvé le moyen de se faire comprendre et des signes évidents montrent qu’il comprend l’anglais à présent.
La langue peut cependant être une barrière pour le parent qui s’occupe du suivi de l’enfant. En effet, Daniel a du faire appel à de bonnes volontés pour effectuer les démarches administratives en anglais et pour traduire les diverses consultations relatives à son enfant.
Il a fortement apprécié la gentillesse et la disponibilité d’autres expatriés francophones.
Plus que pour toute autre famille expatriée, Daniel pense important qu’un des conjoints soit disponible pour aider l’enfant à retrouver un équilibre de vie dans son pays d’accueil. Il conçoit que les deux parents aient une activité professionnelle, si l’organisation est en place et que de l’aide extérieur est recrutée, ce qui engendre des frais supplémentaires non négligeables dans certains pays.

Lorsqu’on quitte son pays d’origine, il est indispensable de penser au retour. L’enfant qui ne réside plus en France, n’a plus droit aux allocations d’éducation spéciale (AES) versées par la caisse d’allocations familiales, ni à sa carte d’invalidité. Il est préférable de planifier le retour si possible un an à l’avance pour permettre à l’enfant de retrouver une place dans une structure d’accueil adaptée ainsi que ses droits administratifs et financiers le plus rapidement possible.

Daniel et Laurence pensent que cette expérience vaut la peine d’être vécue. C’est une chance à saisir pour l’enfant et aussi pour la famille, qui aurait parfois tendance à rester figée dans le carcan du handicap. Ce changement permet d’avoir un regard nouveau sur l’enfant et de re dynamiser sa prise en charge grâce à une équipe nouvelle, un entourage nouveau et des moyens différents.
Grâce à la solidarité dans la communauté francophone expatriée, la famille a rapidement été aidée et accueillie, alors qu’elle était plutôt isolée à Paris.
Ils apprécient particulièrement les moyens mis à disposition des personnes avec des besoins spécifiques aux Etats-Unis. Ils peuvent voyager facilement, ont des accès spéciaux prévus presque partout et rencontrent des regards bienveillants et sympathiques au quotidien.

Il est évident qu’on ne peut pas résumer en quelques lignes tous les cas d’enfant avec des besoins spécifiques. Le choix de l’expatriation de ces familles se fera en tenant compte du type de besoins relatifs à l’enfant et du pays dans lequel l’expatriation est proposée. La problématique est complexe, les informations font défaut.

Merci à Daniel d’avoir partagé son expérience. C’est grâce à ce genre de témoignage que d’autres familles oseront peut-être se lancer dans l’aventure ou au contraire, en connaissance de cause, ne prendront pas le risque de vivre une expatriation.

 

Cathleen de Kerchove
Transition Consultant
Octobre 2004
New-York

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