Home > Asie > Japon > Employée de maison, l’envers du décor: Marjonette au Japon
working in tokyo

Marjonette est employée de maison pour une famille expatriée, elle nous livre ici son quotidien et ses conseils pour les futurs employeurs.

Je m’appelle Marjonette. Je suis Philippine et j’ai 25 ans, mariée et maman d’une petite fille. Je travaille actuellement à Tokyo comme employée de maison. Je suis ici depuis septembre 2001 dans une famille française qui m’a embauchée via les Philippines. Ils ont entendu parler de moi par l’intermédiaire de ma mère qui elle, travaille depuis 15 ans à Tokyo. Je travaille également à mi-temps pour d’autres familles françaises.

Le salaire est très intéressant comparé à celui pratiqué dans d’autres pays et c’est ce que j’apprécie dans mon métier. Je vis avec ma mère dans un petit appartement, de cette façon je retrouve un peu d’intimité après 10 heures d’une longue journée de travail. Au moins je peux me reposer au calme comparé à une employée vivant au domicile de ses employeurs.

Au tout début ici, c’était très difficile pour moi, plus spécialement quand je pensais à ma fille. Elle avait seulement 9 mois quand je suis arrivée au Japon. Mon employeur a du me former aux tâches ménagères car pour moi c’était le première fois que je travaillais pour une famille étrangère. Ça m’ a pris un peu de temps pour m’adapter à des points de vue différents, à l’environnement de Tokyo, principalement la culture. J’ai aussi du m’adapter par rapport à leurs 3 enfants ( 5 ans, 3 ans et un an à l’époque).

Dans la plupart des familles philippines, spécialement la mienne, nos parents nous enseignent le respect, l’obéissance et l’amour envers les aînés et ce sont ces points que je souhaite transmettre aux enfants dont je suis chargée.

Le matin, je me prépare pour mon job à temps partiel, et l’après midi je travaille dans la famille qui me permet de rester légalement sur le territoire japonais (ce sont mes sponsors). Je dois effectuer mon travail avant d’amener les enfants à l’école. Ce n’est pas très loin de la maison, néanmoins ça prend du temps d’aller et revenir surtout avec les enfants ! Quand je rentre, je dois continuer ce qui n’est pas encore terminé.

Je sais que quelquefois mon employeur n’est pas très contente parce que je ne peux vraiment pas faire tout le travail. Dès 18h00, je dois préparer les enfants pour le repas et le bain et ensuite à 19h30 je suis de retour chez moi.
Il m’arrive de rester toute la nuit si je dois « babysitter » quand mes patrons sont de sortie, je peux donc continuer le repassage avant d’aller me coucher. Il arrive aussi que mon employeur soit en colère contre moi, mais j’essaie de la comprendre et après quelques minutes, voire quelques heures, elle est « ok » avec moi de nouveau. Je ne me dispute jamais avec elle et je reste calme quand je sais que j’ai fait une erreur.

Jusqu’à présent j’ai toujours été patiente car je ne me trahis pas en assumant ma condition d’employé de maison, néanmoins le plus important reste le fait d’être traité comme un être humain. Pour les familles avec lesquelles je travaille à temps partiel je n’ai jamais eu aucun problème, juste à faire le repassage et le ménage pour environ 4h par jour. Je peux dire que je suis chanceuse de les avoir car ils comprennent toujours lorsque je demande le paiement en avance de mon salaire, c’est la même chose avec mon sponsor.

Un petit conseil pour tous les employés de maison : acceptez le fait que vous n’êtes qu’une « bonne » même si vous occupiez un tout autre emploi dans votre pays d’origine. Je dis cela parce que de nombreuses nourrices/employées de maison autour de moi, n’acceptent pas cette réalité Elles pensent toujours qu’elles travaillent comme employées de bureau lorsqu’elles arrivent ici au Japon pour être employée de maison ou nourrice.

Aux employeurs : Traitez bien votre employée ! Montrez-lui que vous lui faîtes confiance, ainsi elle peut voir qu’elle a la confiance de la famille qui l’emploie. Donnez-lui du temps pour apprendre tout dans votre maison, spécialement l’utilisation des différents appareils ménagers. Si elle commet une erreur, dites-le lui, mais d’une façon gentille, ne l’insultez pas afin de ne pas la blesser. Gardez en tête que blesser le cœur de quelqu’un, c’est blesser le cœur de dieu lui-même. Dieu nous a crée égaux !

Je peux dire que je suis chanceuse en comparaison avec d’autres Philippines. Mon employeur-sponsor me comprend toujours. Depuis les premiers moments ensembles, c’est pour cela que j’apprécie et je chéris toutes les choses que nous partageons depuis toutes ces années. Je suis toujours contente des moments que Dieu m’a donnés ces 5 dernières années en compagnie de cette famille.

J’envisage de rentrer pour toujours au pays après 5 autres années ici et j’espère avoir une grande foi en Dieu afin d’accomplir d’accomplir mes projets pour ma famille.

C’est tout pour le moment, j’espère que toutes les employés de maison et les nourrices seront « inspirées » pour réaliser la tâche qui nous revient !

Merci de m’avoir lue et que Dieu vous bénisse tous.

 

Marjonette
Japon
Avril 2006

Comme vous êtes là…

...est-ce qu’on peut vous demander de nous offrir un caffe ? On rigole, bien sûr, mais pas complètement. Vous avez peut-être remarqué qu’Expatclic n’a pas de pubs ni de contenus payants. Depuis 19 ans nous travaillons pour fournir des contenus et une assistance de qualité aux femmes expatriées dans le monde entier. Mais maintenir un tel site web a des coûts très élevés, que nous couvrons partiellement avec nos propres frais d’adhésion à l’association qui gère le site, et des dons spontanés de la part de celles qui apprécient notre travail. Si vous pouviez nous donner même une toute petite contribution pour couvrir le reste, nous vous en serions profondément reconnaissant. ♥ Vous pouvez nous soutenir avec un don, même petit. Merci de tout cœur.
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commenti
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires