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Claudiaexpat nous informe sur les procedures de sécurité de l’aeroport de Ben Gurion, en Israël.

 

Actualisation octobre 2016:

Les procédures de sécurité de l’aéroport de Ben Gurion suivent toujours le même critère : si l’on vous suspecte de quoi que ce soit vous serez interrogé minutieusement et votre bagage sera très probablement fouillé en votre présence. Si vous obtenez un bon numéro (voir plus bas) vous pouvez procéder au contrôle des passeports et votre bagage sera inspecté (si nécessaire) après. Si vous ne voulez pas laisser vos bagages ouverts en vue de l’inspection ou si vous ne souhaitez pas donner les numéros de cadenas aux autorités israéliennes, il vous est possible d’acheter un cadenas  spécial pour inspection (disponible dans tous les magasins vendant des articles de voyage) qui peut être ouvert uniquement par les autorités  de l’aéroport.

Actualisation mai 2014 :

Les procédures de sécurité de l’aéroport de Ben Gurion ont changé. Désormais quand vous arrivez à la zone de votre vol vous ne serez plus interrogé  au moment où vous faites la queue. Vous vous présenterez directement à un petit guichet où un employé vous posera quelques questions, des questions  moins nombreuses qu’auparavant et  nettement moins bizarres ou invasives. A moins que vous n’éveilliez l’attention des autorités votre bagage ne sera pas fouillé devant vous. Après les questions vous vous dirigerez au contrôle des passeports. Votre bagage à main sera contrôlé  après avoir effectué le contrôle des passeports, comme dans tous les aéroports du monde. La différence réside dans le fait que  désormais vos valises seront inspectées après le check-in, dans une salle munie de caméra vidéo pour  assurer au maximum la sécurité de vos biens.  Il vous sera demandé pour cela de ne pas fermer vos valises ce qui n’est pas sans générer des inquiétudes si vous faites escale avant d’arriver à destination. J’ai demandé si je pouvais fermer  ma valise et communiquer la clé des cadenas et il m’a été répondu que cela pouvait produire des retardements à l’arrivée des valises à destination. Des amis qui  ont décidé de donner le code aux autorités ont retrouvé leur valise avec un papier dessus  où figurait le code des  cadenas. Il vous faut être toujours à l’aéroport 3 heures avant le décollage de votre vol.​

Article originale, avril 2013:

Je veux qu’il soit clair qu’avec cet article, je n’ai pas l’intention de me plaindre du système de sécurité des autorités aéroportuaires, mais simplement de vous préparer à ce qui va se passer quand vous quitterez Jérusalem (ou tout autre lieu en Israël ou en Palestine) via l’aéroport de Ben Gurion. Je souris toujours quand je dis à mes visiteurs qu’à leur retour ils vont devoir se présenter aux contrôles trois heures avant le départ du vol, parce que la réaction est toujours la même, vaguement irrité , « mais qu’est ce que tu dis ?! Est-ce que deux heures ne suffisent pas ? ». Non, elles ne suffisent pas, et ça doit être la première chose à apprendre: il faut arriver à l’aeroport de Ben Gurion trois heures avant le vol, et, si possible, même quelques minutes avant. La raison est simple: les procédures de contrôle sont tellement longues et sinueuses que même si vous n’êtes pas touchés directement, vous serez obligés de rester dans les queues d’attente interminables qui se forment souvent.

Voyons ce qu’il se passe étape par étape. Tout d’abord, quand vous arrivez à l’aéroport de Ben Gurion, vous devez localiser l’énorme panneau de vols dans la zone de départ, marqué par la lettre A, B, C ou D sur le premier étage, et F au rez-de-chaussée (aux arrivées) et facilement détectable car la lettre est affichée très grande, sur une colonne. Un premier agent vous demandera où vous allez, peut-être votre compagnie aérienne, et vous invitera à vous mettre dans une queue. Lorsque vous êtes dans la file d’attente, un autre agent de sécurité s’approchera, il prendra votre passeport et vous posera quelques questions. Ce sont des questions de routine (sûrement ils vous demanderont la raison de votre visite en Israël et la durée de votre voyage) ou des questions tout à fait bizarres (pour vous, pour eux, elles ont évidemment un sens) tels que quel est le nom de votre grand-mère ou pourquoi est-ce que vos parents vous ont appelée Ludimilla. Tout est conçu pour contrôler vos réactions et voir si vous mentez, si vous êtes agité, nerveux ou mal à l’aise. Cet «interrogatoire» peut être résolu en trois questions ou prendre plus de temps. D’après ce que je comprends les chances qu’il soit plus long dépendent du groupe d’âge et de la catégorie à laquelle vous appartenez (les plus de jeunes, surtout s’ils voyagent seuls, et certains employés d’organisations humanitaires, et, bien sûr, tous ceux qui ont n’importe quel type de relation avec les Palestiniens, sont les plus interrogés), et ce qu’ils voient sur votre passeport (visa d’entrée dans des pays musulmans attirent immédiatement l’attention, et il n’est pas rare qu’ils vous demandent pourquoi vous avez visité, par exemple, l’Indonésie, et si vous vous êtes fait des amis là-bas). Vous comprendrez qu’ils ont terminé avec les questions lors qu’ils vous demanderont, dans l’ordre, qui a fait les bagages, si le bagage a toujours été avec vous, si vous avez un couteau ou toute autre chose pointue et si quelqu’un en Israël vous a donné un cadeau à livrer à destination, et vous expliqueront que l’on vous demande ces choses parce qu’ils ont peur que quelqu’un ait profité de vous pour mettre une bombe.

aéroport de ben gurionMaintenant vient le moment de la note. Basé sur l’idée qu’ils se sont fait de vous et de votre position par rapport à Israël, vous recevrez un numéro allant de 1 à 6 (6T dans les cas extrêmes), où 1 est parfait et 6 est mauvais. 1 et 2 ne sont donnés qu’à des Israéliens et 2 aux diplomates, 3 aux étrangers considérés comme inoffensifs, 4 (qui, incidemment, je n’ai jamais vu donner) commencent à contenir un élément de risque, 5 signifie que vous êtes fortement soupçonné, 6 très risqué, pour ne pas mentionner 6T qui représente une grave menace pour Israël, et qu’il feront en sorte de vous contrôler sans laisser l’ombre d’un doute.

Cette note est contenue dans une série de chiffres au dessous d’un code-barres imprimé sur un autocollant jaune, qu’ils afficheront sur votre passeport et sur chaque bagage. C’est le premier numéro (s’ils ne changent pas, et ils le font souvent). Regardez la note qu’ils vous donnent car en raison de cela, vous comprendrez à quoi vous attendre. Si vous avez 3 il est assez rare que vos bagages ne soient contrôlés, peut-être regarderont-ils rapidement, si vous avez 5 ou 6 vous serez contrôlés de près. Une fois que vous avez reçu la note, vous passerez à la machine qui vérifie vos bagages (le portable est placé dans un conteneur, qui est lancé hors de la machine à une vitesse supersonique, ce qui vous fera trembler pour votre équipement). L’agent voit la note que vous avez reçue, regarde le contenu de vos bagages sur le moniteur et sur la base de ces deux choses il décide si vous allez être contrôlés. Cela se passe dans une totale transparence, sur une série de tables disposées en fer à cheval, où votre valise sera joyeusement démembrée. Vous devez être patient parce que dans certains cas ils prennent un objet à la fois et ils le passent sous une sorte de petite broche, similaire à celle qui est utilisée pour laver la vaisselle, qu’ils mènent ensuite à une machine qui détecte tout objet qui contient un agent explosif. Les produits les plus suspects sont ceux en papier, les céramiques et la poussière (mon fils est sorti une fois avec un sablier que nous lui avions donné à Noël, qui les a fait flipper !). Si vous apportez des éléments liés à la Palestine (un kafeeyah, quelque chose avec le symbole du croissant, le mot «Palestine» ou sa carte) ou des livres et des films sur la situation palestinienne, vous augmentez les chances d’une fouille encore plus détaillée, et ils vous poseront probablement quelques questions de plus (pourquoi avez-vous acheté ces articles, par exemple).

Une fois tout ça terminé, vous pouvez vous diriger au check-in ou bien (si vous avez eu 6 certainement) vous serez emmené dans une petite chambre où ils vous feront enlever les chaussures et la veste, qui seront vérifiées à la machine pendant que vous êtes là, seul, à attendre. Il est arrivé que des gens aient été déshabillés complètement, et tenus en slip pendant deux heures pour répondre aux questions (toujours les mêmes). Ce traitement, cependant, est réservé à ceux qui font preuve de liens évidents avec les Palestiniens, par exemple en emballant un grand nombre de matériel d’information.

Lorsque vous avez terminé la procédure, quelle qu’elle soit, vous passez à la zone réservée au passagers. Si vous avez eu un 6, un garde vous accompagnera jusqu’à la fin de tous les contrôles (passeport et bagages en main), sinon vous y irez seuls. Si vous avez eu 5, juste après la zone des passagers, vous serez envoyés dans une rangée spéciale, où il vous feront enlever chaussures et ceinture, et votre bagage à main sera à nouveau passé au crible. Avec moins de 5 les procédures de contrôle sont comme celles de tous les autres aéroports du monde. La dernière étape est le contrôle des passeports, au cours de laquelle ils regardent vos fichiers à l’ordinateur avant de vous laisser aller à la salle de départ, où vous pourrez enfin vous détendre.

Deux ou trois choses à signaler

  • aéroport de ben gurionIl peut arriver (c’est arrivé à plusieurs de mes amis, et à mon fils) qu’ils décident de ne pas vous laisser emporter en cabine certaines choses – tels que des écouteurs pour la musique, iPad ou ordinateur portable, par exemple – et qu’ils vous demandent de les mettre dans le bagage de soute, ou qu’ils les mettent dans une boîte en carton, que vous récupérerez quand vous arriverez. A une de mes amies, une Finlandaise, ils ont pris l’iPad et ils le lui ont envoyé sur un vol le lendemain. Soyez également préparés pour cela, même si ça arrive rarement;
  • j’ai récemment entendu parler de femmes qui n’ont pas eu le droit d’emmener leur propre sac à main dans la cabine ; il a été envoyé séparément, tandis qu’elles ont pris l’avion juste avec leur passeport dans les mains;
  • vous serez impressionnés par le professionnalisme et la gentillesse du personnel de sécurité tout au long du processus. Même si vous vous mettez à hurler (ce que de toute façon je ne vous conseille pas de faire) ils restent impassibles;
  • il est arrivé (à moi et à d’autres mères d’enfants dans la vingtaine) d’assister aux contrôles cuirassés sur votre fils / fille en ne pouvant pas, bien sûr, expliquer à tout le monde que ce sont les derniers moments passés ensemble et peut-être que vous aimeriez prendre un café avec votre créature et lui dire au revoir correctement. Cette situation d’attente impuissante provoque (pour moi personnellement, mais je sais que cela arrive à beaucoup d’autres) beaucoup d’anxiété et de stress, d’ailleurs, parce que si les contrôles sont longs et scrupuleux, ça signifie que votre fils / fille a eu 5 ou 6, et sera probablement accompagné par un garde jusqu’à la zone passagers et que vous devrez lui dire au revoir sous le regard froid de l’agent, qui, cependant, n’aime pas du tout que le passager soit approché par qui que ce soit après avoir passé les contrôles initiaux. Une situation très frustrante, à laquelle il est bien de se préparer car pour certains ça peut être très difficile. Voir les deux gardes qui s’en vont avec votre enfant, et les voir revenir avec ses chaussures et sa veste, qui passeront encore et encore dans leur machine, n’est pas une expérience agréable. En outre, il n’y a rien que vous ne puissiez faire, parce que toute forme de protestation ne provoque absolument aucune, et dans certains cas, cela peut même aggraver la situation;
  • le sujet des contrôles dans l’aéroport, ainsi que les aventures aux check-points, sont souvent débattus parmi les expatriés, qui aiment échanger des histoires de vie, en écouter d’autres, et souvent en rient beaucoup. On s’habitue vite au fait que si un invité a la malencontreuse idée de dire: «vous ne savez pas ce qui m’est arrivé la semaine dernière à l’aeroport de Ben GurionBen Gurion !!», la soirée se concentrera pour les trois quarts sur le même sujet. Mais à la fin cela fait partie de l’absurde, charmante et tout à fait folle aventure qui est la vie dans ce coin du monde !
Claudiaexpat (Claudia Landini)
Jérusalem
Avril 2013
Article traduit de l’anglais par Jean

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