Home > Témoignages > Ce qui manque le plus de la vie d’avant le Covid-19

Nous avions lancé à l’époque une enquête demandant à notre communauté ce qui lui manquait le plus de la vie d’«avant». Le résultat est une belle photo des femmes d’Expatclic, mais aussi de ce que nous considérions comme acquis avant, et qui nous semble maintenant si incroyablement beau (par «avant», nous voulons dire, bien sûr, avant le COVID-19).

 

Faut-il s’en étonner ? Voyager est la première chose qui manque à nos membres d’ Expatclic par rapport à leur vie d’avant. Toujours habituées à avoir une valise à la main, en plus des changements de pays réguliers, les femmes expat aiment profondément voyager, que ce soit pour découvrir des coins inexplorés de leur pays d’accueil, ou des régions voisines, ou pour rendre visite à des parents restés au pays et à des amis dans d’autres coins de la planète.

Photo @Mociexpat

La dimension affective, qui nous maintient souvent ancrées dans une vie faite de personnes et de lieux toujours nouveaux, a été sévèrement touchée par ce satané virus. Ce n’est pas une coïncidence, en effet, si la deuxième chose la plus populaire est «pouvoir retourner en Italie pour voir les amis et la famille». Et bien sûr, les amis sont également inclus, à tel point qu’en troisième position des choses les plus regrettées, on trouve «inviter des amis à la maison». Viennent ensuite «avoir des projets de vacances, rencontrer des gens» et «socialiser facilement».

 

Photo ©ClaudiaLandini

 

Tous ces éléments sont, bien sûr, importants pour tout le monde, mais pour les expatriés, ils revêtent une signification encore plus profonde. Nous savons combien l’implication émotionnelle est grande lorsqu’il faut reconstruire un cercle affectif, et combien les amis expatriés, dans n’importe quel pays du monde, jouent un rôle qui va bien au-delà de la camaraderie et du partage. Ils deviennent souvent de véritables substituts de la famille et forment ce réseau qui, en l’absence des grands-parents, des parents et des amis d’enfance, devient essentiel pour se sentir moins vulnérable en terre étrangère.
L’ancienne vie manque aussi de câlins, surtout ceux que l’on n’a pas vus depuis longtemps. Et cet arrêt violent d’une affectivité qui s’exprime aussi par des manifestations physiques a sûrement contribué au sentiment de désolation qui a peint nos vies sous toutes les latitudes ces derniers temps.

 

Photo ©AlessandraFerrario

 

La mélancolie de la vie d’avant est générale, mais elle s’exprime aussi dans des choses spécifiques: certains regrettent de ne plus aller au musée, au concert, au cinéma, ou simplement de prendre un apéritif avec des amis. Même certains sports ont été mis en veilleuse, par exemple la natation. Et cette nouvelle dimension qui nous oblige à faire du sport à domicile ou à faire du bricolage, on ne la digère pas.
Tout comme nous ne digérons pas le manque de liberté, dans un sens très général mais aussi spécifique, comme le fait de pouvoir parler librement (c’est-à-dire sans toujours se concentrer sur le COVID) et de se promener sans masque.

 

Photo @ClaudiaLandini

 

Au début de cette urgence, nous avons fait un sondage accompagné d’un article en anglais pour savoir ce qui nous a le plus soutenus lors du premier confinement. Il semble qu’une éternité s’est écoulée depuis. Ces toutes premières semaines où il n’y avait pas de sortie, où l’on applaudissait sur les balcons et où, à côté de la peur, il y avait aussi un peu d’émerveillement, peut-être même pour certains un goût caché pour un rythme plus humain et moins pressant, constituaient une expérience en soi. A cette époque c’était la fatigue qui dominait, pour tout le monde, bien sûr, mais encore plus pour les expatriés.  Et encore plus prononcée face à un Noël qui fut différent pour chacune.
Espérons au moins que cette terrible période aura servi à nous faire réévaluer des choses que nous considérions auparavant comme acquises. A nous faire rééquilibrer les valeurs, l’importance et les priorités. Et qu’elle aura servi à créer une atmosphère plus belle, plus inclusive et plus sereine autour de nous. Dans la mesure du possible.

Claudia Landini (Claudiaexpat)
Genève, Suisse
Décembre 2020 Photo d’en-tête: Rajan Adhikari
Traduit de l’ìtalien par Carolexpat

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