Carolexpat ouvre sa fenêtre sur son pays d’accueil et nous parle des classes sociales au Pakistan.
Se situant dans la zone d’influence du sous-continent indien, le Pakistan est régit par un système de castes sociales, non pas similaires à l’Inde mais sous une forme un peu différente.
Les disparités entre classes sociales sont énormes. Il existe également le système des corporations: les cordonniers, les bijoutiers, les bouchers, les musiciens, les danseurs…, chaque corps de métier est clairement défini.
Les mariages et les relations sociales ont lieu généralement entre personnes du même niveau social. Un jeune homme issu de la classe pauvre ne pourra pas se marier avec une jeune fille de classe aisée. Ce genre d’union existe mais est très mal perçue par la famille des classes supérieures et le rejet est souvent présent.
Du côté des classes aisées, on y découvre un mode de vie plutôt moderne : voyages à l’étranger, villas, fast- food, shopping, mode, sport, golf, soirées privées… les enfants de ces familles fréquentent les meilleures écoles privées des grandes villes pakistanaises ou sont envoyés à l’étranger. Ils sont au courant des modes européennes et américaines.
Dans la catégorie supérieure se trouve celle des propriétaires terriens: ils possèdent de grands domaines, des maisons, espaces commerciaux (magasins, complexes immobiliers…). Ils achètent les terrains en dehors des villes et s’adonnent au commerce de l’immobilier.
Ces familles se transmettent leur fortune de génération en génération. Tout en étant fort aisées, elles gardent un mode de vie traditionnel et préfèrent rester dans leurs villages. Leurs enfants par contre choisissent un mode de vie différent et quittent ce système.
Les classes moyennes sont bien présentes, mais s’appauvrissent d’année en année, touchées de plein fouet par la crise du pays, l’inflation et l’insécurité. De nombreux individus issus de cette classe émigrent en Occident ou dans le Golfe afin d’envoyer de l’argent à la famille restée sur place.
Les familles s’en retrouvent déchirées, les pères souvent absents. Cette forme d’émigration est à l’origine de nombreux problèmes a long terme.
Au bas de l’échelle se trouvent les classes pauvres, qui forment le pourcentage élevé de la population. Vous ne verrez pas au Pakistan une multitude de personnes dormant à même le trottoir comme on peut le voir en Inde, mais la situation empire toutefois dans les métropoles surpeuplées.
Dans les régions du Nord du pays, les pauvres ont un logement, du moins la plupart d’entre eux. En général, ils’agit d’une pièce donnant sur une petite cour intérieure. Une dizaine de personnes y logent. On y cuisine, on y reçoit, on y entrepose ses affaires, on y dort…sans aucune intimité. Il n’y a pas de réfrigérateur, les aliments ne sont pas conservés car ils sont achetés au jour le jour, suivant les revenus quotidiens.
Les pauvres sont des personnes en général très habiles de leurs mains. Ils s’adonnent à de petits travaux ou offrent leurs services comme ouvriers sur les routes du pays, loin de leur foyer. Leurs enfants fréquentent les écoles publiques, parfois les écoles coraniques ou medersas.
Certains ne vont simplement pas à l’école. Le travail des enfants est encore largement en vigueur dans le pays.
Cette différence de classes sociales au Pakistan est choquante pour les étrangers et très difficile à accepter. Il s’agit d’une chose à laquelle on ne peut s’habituer ni rester indifférent mais cela permet de pouvoir faire un effort afin d’aider les classes plus pauvres d’une manière ou d’une autre.
Carole Sahebzadah (Carolexpat)
Pakistan
Novembre 2018
Fotos ©CaroleSahebzadah
Cet article fait partie d’un projet que nous appelons « Une fenêtre sur …« . Nous écrivons des articles courts sur un aspect très spécifique de notre pays d’accueil. Un peu comme ouvrir la fenêtre de notre maison et raconter ce que nous voyons. Nous serions très heureux de publier également ce que vous voyez. Écrivez-nous!