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dreaded question nr 2

Pour celles qui ont lu la question fatidique, voici la suite, la question fatidique 2. Cette fois, il ne s’agit pas d’une question, mais d’une simple et triste affirmation…

Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé, peut-être que non, mais dans ce cas, cela vous arrivera sûrement tôt ou tard. Tout ceci, naturellement, si vous êtes comme moi une femme accompagnante et que votre mari travaille pour un de ces organismes ou entreprises qui semblent vouloir jouer à Risk avec ses employés – c’est-a-dire qu’il les déplace sur la carte du monde avec une insouciance réellement désarmante.

Dans ce cas, il ne s’agit pas de petits pions en plastique que l’on doit bouger sur la carte du monde, mais bien de personnes en chair et os, ce qui peut encore passer lorsque les personnes en question ont un certain âge. Mais lorsqu’il s’agit d’enfants de moins de 12 ans (mais parlons plus généralement des moins de 18 ans, car, on le sait, déplacer un adolescent est plus difficile que déplacer une montagne…), alors le discours change.

Je vous dis tout cela en guise d’introduction à ce que je veux vous amener à imaginer – ou à vous rappeler.

Vous avez eu une journée normale, où que vous soyiez dans le monde, par rapport à ce qui constitue la normalité dans le pays dans lequel vous vivez. La routine habituelle, en somme.

Non, au contraire, disons qu’en plus de la routine habituelle, aujourd’hui justement, vous vous êtes sentie particulièrement fière de vous-même et en accord avec le monde qui vous entoure car il s’est passé quelque chose qui vous a rappelé qu’en un an seulement depuis votre arrivée dans ce pays, vous avez déjà un beau réseau de contacts solides, plusieurs amies avec lesquelles vous vous sentez bien, que vos enfants sont heureux dans leur nouvelle école (maintenant plus si nouvelle que ça), qu’ils ont des copains de jeu, et que vous évoluez à l’aise dans votre nouvel environnement. Les courses, le paiement des factures, le policier qui vous arrête à l’angle de la rue pour contrôler vos papiers et les coups de fil dans la nouvelle langue ne constituent plus un problème, au contraire, vous les affrontez avec hardiesse, parce que vous vous sentez, enfin, à l’aise.

Vous venez tout juste de vous verser un petit verre de vin et voilà que votre mari arrive. Même lui – quelle horreur au début, la nouvelle langue, et toutes ces façons de faire différentes qu’il ne réussissait pas à comprendre, qui lui compliquaient les relations au bureau, et lui (et par conséquent « vous ») rendaient les soirées pénibles…

Le voilà ici, un an plus tard, satisfait de son travail et content de vivre dans ce nouveau pays… « Non, mais qu’est-ce qu’il a ??? »… Parce qu’il fait une tête bizarre !!! Vous vous alarmez immédiatement, en commençant à passer en revue les noms de toute la famille (on commence toujours par les parents proches), en vous préparant au pire.

Mais il vous tranquilise vite, en disant :  » rien de grave, il semble seulement qu’ils ont quelqu’un à placer ici, des directives de la maison-mère… enfin… il semblerait qu’ils ne vont pas renouveler notre contrat… Non, non, pour le moment, ils n’ont rien pu me dire d’autre…. et on ne sait pas s’il y a une nouvelle destination en vue, tu sais comment ça se passe, ces choses-là, on te les dit seulement à la derniere minute….  »

La voilà, la question fatidique 2, la phrase que vous souhaitez ne jamais entendre, mais que, malheureusement, vous entendrez au moins une fois dans votre vie, si vous prenez le dur chemin de l’expatriation….

Votre verre de vin tombe par terre, votre humeur et vos forces aussi. Vous voulez mettre une bombe dans la maison-mère. Étrangler le chef de votre mari. Hurler contre le système. Divorcer. Mais les enfants arrivent dans la pièce avec leur petit visage d’ange, prêts pour le dîner, vous ne pouvez donc pas parler de l’affaire et vous vous sentez encore plus mal.

Il vous vient une folle envie d’en discuter avec vos amies pour chercher du réconfort, demander conseil, mais étant donné que « les murs ont des oreilles », on vous a demandé de ne pas en souffler mot à qui que ce soit pour le moment. Donc, outre le malaise que la nouvelle provoque en vous (et j’emploie un terme très léger par rapport au cataclysme qui vous remue intérieurement), vous n’avez habituellement même pas la possibilité de vous épancher sur la chose et d’en parler ouvertement, même pour seulement calmer votre angoisse.

Eh bien oui, cela arrive. C’est l’un des aspects les plus épuisants de l’expatriation, mais il faut apprendre à peser le pour et le contre. On peut s’estimer chanceuse si l’on réussit à travailler pour une entreprise qui emploie sur un long terme, ou bien pour un organisme qui, à la fin d’un contrat, en garantit un suivant – et cela n’est malheureusement pas toujours le cas, c’est même la tendance contraire si j’en crois ce que je vois autour de moi.

Que faire, donc? Comment affronter ces inévitables changements de perspective sans perdre la tête et paniquer ? Comment rester motivée et continuer à se jeter toujours dans de nouvelles aventures avec confiance et en faisant taire la peur qui nous assaille à chaque fois que l’on fait des efforts d’organisation et d’adaptation, efforts dont on ne pourra jouir du résultat que seulement peu de temps ?

Voici dix points (testés et retestés) sur lesquels il faut se concentrer pour surmonter la crise :

1) Ne tenez pas compte de la censure de votre mari, et appelez vite vos amies pour vous épancher: vous découvrirez que le monde est plein de femmes qui ont affronté au moins un changement de pays à reculons dans leur carrière, et vous vous sentirez moins seule.

2) Si vous êtes expatriée, c’est parce que vous êtes aventureuse: effectivement l’expatriation, en particulier dans les pays plutôt pauvres, n’est pas pour tout le monde. Si vous vous êtes embarquée dans cette aventure, c’est parce que votre personnalité vous le permet. Par conséquent, un changement de pays, même s’il est improvisé, sera affronté de votre part avec désinvolture et courage. Se rappeler cela peut vous aider.

3) l’élasticité mentale est un don qui sert en toute occasion : considérez ce changement comme un bon exercice pour l’augmenter. Un changement de pays non souhaité ne peut que renforcer votre esprit d’adaptation, déjà important.

4) Changer de pays est une belle chose : c’est toujours un peu stressant, mais n’oubliez pas que découvrir un nouveau pays est source de joie et d’enrichissement. Même si cela vous coûte de vous installer, rappelez-vous toujours que, passés les premiers temps d’acclimatation et de chaos organisationnel, s’ouvre à vous la possibilité de vous connaître de nouvelles cultures, de nouveaux modes de vie, de nouvelles habitudes, peut-être aussi de nouvelles langues et d’élargir ainsi vos horizons.

5) Adoptez vite la mentalité locale à propos des défauts du pays dans lequel vous vivez : si vraiment vous devez en partir contre votre volonté, mieux vaut trouver vite au moins un motif pour lequel vous êtes contents de quitter le pays – il en existe au moins un !!!! Si vous vous forcez, vous le trouverez ( voici une petite liste pour vous aider) :

1) Le climat est horrible
2) Vous ne comprenez pas la langue
3) L’école des enfants est désastreuse
4) On mange très mal
5) La comunnauté d’expatriés est petite et au bout d’un moment on se connaît tous, quelle barbe!
6) Les femmes sont discriminées
7) On coupe toujours l’électricité et l’eau
8) On ne trouve pas vos chocolats favoris
9) Il y a un risque d’attrapper la malaria
10) Les locaux ont le scorbut…

6) Cherchez vite les côtés positifs du nouveau pays (si vous avez déjà une nouvelle destination en vue): ne regardez pas le nouveau pays avec hargne, même s’il vous en coûte de quitter celui où vous vivez. Même si vous n’avez aucune envie de faire vos valises, le prochain pays doit forcément avoir au moins un point attractif pour vous (voici encore une petite liste pour vous aider:

1) Il y a un climat superbe
2) On y parle une langue que vous connaissez
3) Il y a une excellente école pour les enfants
4) On y mange très bien
5) Il y a une grande communauté d’expatriés où vous pourrez vous faire de nouvelles connaissances
6) Les femmes dansent la samba dans la rue et personne ne les embête
7) On coupe l’électricité et l’eau seulement s’il y a tremblement de terre, ce qui n’arrive jamais parce que ce n’est pas situé en zone sismique
8) On y trouve vos chocolats favoris et même le vrai parmesan
9) Il n’y a pas de malaria
10) Selon ce que tout le monde dit, les locaux sont adorables…

7) Si vous n’avez pas déjà de nouvelle destination: cela voudra dire que vous profiterez de cette « pause » forcée pour vous rapprocher de votre pays d’origine. Rester pendant un moment dans votre pays vous permettra de profiter de votre famille, de vos amis, de bien manger, de mettre de l’ordre dans toutes vos affaires bureaucratico/administratives qui ont été négligées pendant des années, etc.

8) On s’habitue à tout, même aux changements non désirés: considérez cela comme une des nombreuses situations désagréables que la vie vous présentera et surtout, sachez que ce n’est sûrement pas la dernière fois que vous êtes confrontée à une situation analogue. Dans ce sens, fortifiez votre esprit avec l’idée que dans la vie, on s’habitue à tout.

9) Lâchez-vous sur le shopping local: parfois, savoir que l’on va partir supprime les résistances que l’on avait concernant l’achat des produits locaux. Allez dépenser !!!! Puisque que vous êtes sur le point de quitter definitivement le pays, n’ayez plus de scrupules et achetez tapis, tissus, poteries, statuettes, souvenirs variés, vêtements, chaussures, miroirs, tableaux, lampes, objets décoratifs, tout ce que vous réussirez à caser dans les bagages…. L’idée de ramener des objets que vous aimez rendra la séparation plus facile……

10) Vous aurez un nouveau pays à ajouter à votre curriculum: étant donné que l’on sait que cela est important, considérez ce changement de pays comme un bonus pour enrichir votre cv….. Cela fait toujours de l’effet et peut-être que cela vous aidera même à trouver du travail dans votre prochain pays et vous aurez au moins résolu le problème de la question fatidique dont nous avons parlé au mois de juin 2005…..

Bonnes nouvelles destinations à toutes !!!

Texte original en italien de Claudiaexpat
Traduction française adaptée : Valeriex

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